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17 peurs les plus courantes qui empêchent les femmes d’avoir une sexualité épanouie

 

La peur d’avoir du désir

Nombre de femmes viennent en consultation de sexothérapie parce qu’elles imaginent ne plus avoir de désir. Et lorsque nous explorons ensemble ce qui se passe, il s’avère parfois que le désir est bien là, mais, pas forcément ajusté. Soit le désir est destiné à un autre que le compagnon. Cela questionne madame et l’ennuie car elle voudrait bien ne pas aller voir ailleurs et retrouver son désir pour monsieur. Soit le désir est si fort que monsieur ne pourrait le satisfaire à lui seul…
Dans le premier cas, quel est le regard que vous portez sur votre homme ? A-t-il changé ou est-ce votre regard qui a changé ? D’ailleurs, le regardez-vous encore ? Vous attardez-vous sur son corps, les parties qui jadis vous attiraient et laissez-vous votre imaginaire érotique faire le reste ? Et puis, comme je l’ai évoqué dans mon livre Sexualité féminine vers une intimité épanouie, le désir dans le couple est une coresponsabilité. Vous pouvez inviter votre homme à se rendre plus désirable et cultiver ensemble une atmosphère plus érotique, vous organiser des temps d’intimité et régler vos conflits.

Dans le second cas, c’est facile. Prenez la responsabilité de votre propre désir et allez au-devant de monsieur, au risque de passer pour une « salope » et quitte à l’épuiser avant de pouvoir vous ajuster mutuellement. Vous pouvez également vous appuyer sur votre désir pour vous faire plaisir, toute seule.  

 
 

La peur de passer pour une « salope »

Et alors ? Le poids des préjugés et des condamnations sur la sexualité féminine est encore prégnant. Cette peur a été reprise par les femmes à leur compte alors qu’à l’origine, elle révèle la peur des hommes face à la puissance orgasmique féminine. Des milliers d’années de patriarcat laissent encore une empreinte profonde dans l’imaginaire des femmes et dans l’inconscient collectif occidental. Certains hommes ont craint d’être submergés face au potentiel sexuel des femmes, de ne pas être à la hauteur de ce qui peut se manifester, de ne pas pouvoir satisfaire cette femme animale et sauvage. Ils ont craint pour leur paternité et leur patrimoine. Ils ont craint d’être anéantis par la toute-puissance maternelle, dans un amalgame inconscient entre la mère et la femme.
Cette peur de passer pour une « salope » a la vie dure et empêche les femmes de se libérer du joug masculin et de vivre ainsi leur pleine puissance. Notre corps nous permet cela. Et croyez-moi, la plupart des hommes aujourd’hui rêvent d’avoir une telle femme dans leur lit. J’invite ceux qui se sentent menacés d’aller explorer cette peur dans leur histoire et de cesser de la faire porter aux femmes qu’ils rencontrent.
 
 
 

La peur d’avoir du plaisir

Cette peur recouvre bien souvent un interdit mêlé d’un désir. Revenez à vos propres représentations sur le plaisir, sur le plaisir au féminin et sur le fait que votre corps est fait pour le plaisir. La peur d’avoir du plaisir, c’est aussi la peur de le montrer, ce plaisir. Que penserait donc votre compagnon si vous criiez, gesticuliez, pleuriez ? Sans doute, en serait-il ravi. C’est probablement dans votre imaginaire ou dans vos représentations que cela ne se fait pas, que peut-être vous portez un jugement réprobateur sur ces manifestations incontrôlées. Nous, êtres humains, avons en nous cette animalité et cette liberté corporelle de vivre et d’exprimer le plaisir, quelle qu’en soit la forme. Le plaisir ne s’accorde pas avec le contrôle mais avec la liberté.  

 
 

La peur ou l’incapacité à lâcher prise

Cette peur traduit souvent une peur de l’autre, de l’intimité et une insécurité installée depuis longtemps, suite à des expériences relationnelles et intimes dramatiques ou désastreuses. Cette peur peut être aussi liée à la peur de mourir…
Il est difficile d’en venir à bout par soi-même, sauf à être avec un compagnon présent, tendre, soutenant avec lequel vous vous sentez en confiance et qui vous permettra peu à peu, dans la sécurité et la douceur, d’apprendre à vous lâcher. Un travail thérapeutique est souvent indiqué pour réapprendre à se faire confiance, à s’apprécier, à s’aimer et à faire confiance à l’autre pour être capable de tisser une relation saine et source d’épanouissement.
 
 

La peur d’être obligée de se soumettre

Cette peur résulte d’une incompréhension entre être un objet sexuel et se lâcher dans l’animalité en s’abandonnant à la puissance du mâle. Nous ne sommes les objets sexuels de personne. Être objet traduit une non-existence, une non-relation. Si vous n’existez ni pour vous-même, ni pour l’autre, il y a des chances qu’il vous traite comme tel ou que vous le fassiez déjà vous-même. Exister, c’est se donner la permission d’être, de vivre, de ressentir, de s’apprécier, de s’aimer. Se donner de la valeur, reconnaître et réhabiliter ses intuitions, comme ses ressentis, c’est poser des limites et dire non. L’amour et la sexualité impliquent respect de soi comme de l’autre. Si vous apprenez à vous respecter, vous invitez l’autre à le faire également. Et si l’autre ne le fait pas, que faites-vous encore avec lui ?

Si, en revanche, vous pouvez, dans une relation de respect mutuel, oser laisser libre cours à cette animalité en vous, vous pouvez accueillir la tigresse ou la chienne ou tout autre animal présent en vous et partager une rencontre sexuelle fougueuse et fortement énergétique. Aucun mal à cela, vous en conviendrez ?
Cette peur peut également être issue d’une hyper adaptabilité que vous connaissez de vous-même et dont vous craignez qu’elle ne se rejoue encore. Si le besoin d’amour de l’enfant n’a pu être accueilli et nourri, cela a pu générer de la peur, de l’angoisse. Cela s’est traduit par un manque de confiance en soi, une culpabilité permanente, une peur terrible de la solitude, amenant la personne à se conformer sans cesse à ce que l’autre demande ou attend.
Le chemin est d’apprendre à réhabiliter ses propres besoins et ressentis, à chercher du soutien et des regards aimants sur soi, à porter un regard accueillant sur soi. Apprendre à s’aimer, etc. Je me répète.  
 
 

La peur de l’intimité

Si l’intimité est source de risque ou d’inquiétude pour vous, il est nécessaire de s’en occuper avant tout. Vous ne pourrez vivre une relation intime et épanouie dans la crainte.  

La peur de ne pas avoir de désir

Le désir est fluctuant, le désir spontané est rare, le désir se suscite et se cultive. Pour soi et pour la relation…  

 

La peur d’être jugée

C’est une peur fréquente. Est-il possible de s’en défaire ? Oui, si l’on accepte de vivre et de respecter le vivant qui est en nous. Cette peur est souvent issue de jugements et de regards négatifs qui ont été posés sur nous lorsque nous étions enfants. Cette peur nous colle à la peau dans la plupart des dimensions de notre vie, notamment dans la sexualité. Le meilleur moyen de lui tordre le cou ? La traverser, vivre intensément l’expérience présente et dommage pour l’autre s’il n’apprécie pas. Cela lui appartient, mais vous pouvez en parler.

 
 

La peur de ne pas arriver à jouir

Faut-il arriver à jouir ? Déjà deux injonctions dans cette phrase… À l’instar du désir, la jouissance ne se soumet pas à la volonté. Nulle performance ou résultat. Le plaisir ne se décrète pas, il se vit dans la détente, l’excitation et l’abandon de soi à ses sensations et au partage. Certes, il est des trucs que l’on peut apprendre. Si vous vivez le plaisir seule avec vous-même et non en présence d’un partenaire, interrogez-vous sur la nature de votre relation (intériorisée) à l’autre. Avez-vous peur d’être jugée ? De montrer votre côté animal ? Regardez votre histoire, vos croyances, écoutez ce que votre corps vous indique et vous montre de ce qu’il vit.  

 

La peur de perdre le contrôle

Le plaisir, la jouissance se vivent dans le lâcher-prise. En aucun cas dans le contrôle. Et si vous perdiez le contrôle, que se passerait-il ? Dans le meilleur des cas, vous pourriez vivre un immense plaisir et ainsi partager ce plaisir avec celui qui vous a permis de l’éprouver. Sachez que ce qui fait le plus plaisir à un homme est que vous jouissiez ! Alors, osez lui montrer…  

 

La peur de ne pas savoir faire

La sexualité s’apprend tout au long de la vie. Même avec un partenaire avec qui vous partagez les jours et les nuits depuis des années. Vous pourrez toujours apprendre, de lui, de vous dans la confiance, l’audace. Laissez-vous guider et guidez l’autre. Au besoin, il existe de petits ouvrages techniques qui peuvent vous aider. Pas pour apprendre la technique, mais pour partager ce que vous découvrez, pour expérimenter ensemble et vous amuser.  

 

La peur de ne pas plaire, de ne pas être désirable

Le désir de plaire, nous l’avons déjà évoqué. Être désirable se cultive et demande parfois un petit effort. Cela dit, l’homme a besoin de peu d’artifices pour désirer la femme qu’il aime. Et si sa libido disparaît, sa compagne en est rarement la cause. La physiologie du désir au masculin et de l’érection est à la fois merveilleuse, complexe et fragile. Sensible au stress, aux préoccupations, à la fatigue, au tabac, à l’alcool, à la déprime et aux soucis de santé. Si cela perdure, au lieu de vous lamenter et de recourir à la chirurgie, invitez-le plutôt à exprimer ce qui se passe pour lui.  

 

La peur d’avoir mal

La douleur dans la sexualité est épouvantable et difficile à accepter. Les causes peuvent être variées, organiques, fonctionnelles ou psychologiques. Si la douleur est là, il y a à s’en occuper en premier lieu car elle traduit quelque chose. Le corps s’exprime. Quand la douleur et sa cause ont disparu, il n’en reste pas moins un stress d’avoir à nouveau mal. C’est normal et l’appréhension guette. C’est dans la détente, la douceur et la lenteur que la sexualité doit se dérouler pour apprivoiser et goûter le soulagement de la non-douleur. Parfois un lubrifiant peut être d’une aide précieuse.  

 

La peur d’être encore plus fatiguée

Est-ce une peur réelle, êtes-vous épuisée à ce point, est-ce un évitement de la rencontre ou traversez-vous une période de déprime ou de surmenage ? La sexualité ne fatigue pas, à moins d’avoir des rapports fougueux, répétés et quotidiens, et encore. La sexualité lente, dans la détente, l’accueil et la réceptivité, apporte bien-être et vitalité. Alors, à l’occasion, faites ce que j’appelle « l’étoile de mer », laissez votre compagnon s’occuper de vous sans rien avoir à faire d’autre que recevoir, ressentir et savourer toutes les sensations qu’il vous procure. Ce n’est pas de la passivité mais de la réceptivité, car vous vivez en vous ce qui se passe et vous pouvez le montrer, l’exprimer. Vous lui rendrez la pareille une autre fois.  

 
 

La peur d’être déçue

Avez-vous des attentes ? Mettez-vous la barre haute ? Par rapport à quoi ? Quel objectif ? La sexualité n’est pas une compétition. Il n’y a rien à réussir, juste à partager la rencontre. En revanche, si vous avez eu des déceptions précédemment, notamment parce que votre compagnon souffre d’une difficulté (éjaculation rapide ou difficulté d’érection), au lieu de rester dans l’espoir que cela s’arrange tout seul corrélé au risque d’être déçue à nouveau, invitez-le à se faire aider, à résoudre son problème et soutenez-le dans sa démarche. La sexualité se vit à deux et si l’un a une difficulté, elle est rarement de son fait à 100 %, du moins la résolution passera par la communication, le partage, le soutien, la dédramatisation et la démystification.  

 

La peur qu’il ait peur de votre propre puissance

Certains hommes ont peur, il est vrai, de la puissance féminine. Cette peur leur appartient et vous n’avez pas à vous brider au nom de celle-ci. En revanche, vous pouvez leur apprendre à l’apprivoiser, à nommer ce que vous ressentez et ce que vous vivez et surtout, surtout ne jamais leur mettre la pression en termes de performance. Vous risqueriez de tout leur couper… La meilleure façon de traverser ses peurs est de… les traverser ! Aucune de ces peurs ne recouvre un danger mortel (sauf situation réelle de danger). Nos peurs sont bien souvent issues de notre histoire vécue et intériorisée et donc, pour la plupart, imaginaires. Et elles nous servent également de garde-fou pour préserver nos croyances et nos représentations, et c’est parfois salutaire.

Cela demande un peu de courage pour les regarder, les confronter et les traverser, mais de l’autre côté du canyon, le soleil brille bien davantage, le monde est plus coloré et contrasté. Prenez conscience de l’histoire cachée derrière la peur et voyez-vous faire. Comprenez le sens de cette peur, ce dont elle vous protège ou vous a protégé et voyez si cela a encore du sens de la conserver. Cessez de retenir l’élan vital car à l’instar de la honte, je postule que derrière les peurs se cachent des désirs. Alors, un peu d’audace, autorisez-vous, expérimentez et profitez !  

 

Et le dégoût ?

Le dégoût est une émotion forte qui amène à rejeter avec force l’objet dégoûtant. Souvent est dégoûtant ce qui est lié à la saleté, la souillure, réelles ou psychiques. De l’écœurement à l’aversion en passant par la nausée, la répulsion, la répugnance. On ne peut décider de ne plus être dégoûté, car le corps rejette automatiquement l’objet du dégoût. Et à l’instar de la phobie, la personne n’aura de cesse d’éviter cet objet.

Le dégoût est une réalité dans la sexualité.
Dégoût de son propre corps, du corps de l’autre, du sexe, de ses odeurs, de ses fluides, du manque d’hygiène. Dégoût d’une intrusion, de la langue, par exemple.

L’aversion sexuelle ne relève pas du développement personnel et dépasse le cadre de cet article. En effet, il s’agit dans la plupart des cas d’une forme de défense réactive de la personne, une protection contre une forme d’anxiété, pas forcément liée à la sexualité. L’aversion sera toujours accompagnée d’une baisse ou d’une absence de désir et d’un évitement sexuel. Il est à envisager un accompagnement psychothérapeutique pour s’en défaire, un peu comme une désensibilisation, en explorant l’origine psychique ou physique – souvent traumatique – de ce qui se manifeste et toutes les dimensions (physique, émotionnelle, psychologique…) touchées par le phénomène.

Extrait de Sexualité féminine vers une intimité épanouie.

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