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Ne le nions pas, dans chaque couple, il peut y avoir des comportements étranges, voire pervers.


La violence relationnelle a une histoire

Certains hommes ne supportent pas d’être remis en question de leur autorité, leur suprématie sur le couple ou sur la famille et tenteront de renforcer leur pouvoir sur l’autre en le forçant à lui obéir, quitte à passer par la violence verbale, psychologique, physique ou sexuelle. C’est le résultat de certains modèles éducationnels ou parentaux reçus par l’homme dès son plus jeune âge. Notamment lorsque l’un des parents a été violent contre l’autre ou les enfants.

D’autres encore, au prises de leurs propres angoisses identitaires ou conjoncturelles (pouvant être réveillées à la suite d’événements difficiles ou ingérables) vont tenter de trouver un exutoire à leur trop plein de tension. La femme peut être alors au mauvais endroit, au moment et faire les frais de cette tentative d’échappatoire par décharge.


Un tyran intérieur

Ces formes de relation se réveillent car nous jouons sans cesse, dans le couple, ce que nous avons vécu depuis l’aube de nos relations et ce dont nous avons été témoin pendant notre enfance. Nous avons tous, en chacun de nous, une partie qui cherche à prendre le pouvoir sur l’autre ou sur la situation en vue de la satisfaction d’un besoin. Nous sommes tous des manipulateurs. Ces manipulations deviennent dangereuses lorsqu’elles sont mises au service de soi-même et aux dépens de l’autre. Ces manœuvres ne sont pas l’apanage de l’homme, la femme pouvant passer maîtresse dans l’art de proférer son venin ou d’enfermer dans des injonctions paradoxales.


Les personnalités narcissiques et les pervers

En poussant le curseur un peu plus loin, nous pouvons trouver des personnalités narcissiques. Elles ne peuvent discerner leur moi idéal de l’autre (qui n’existe pas dans son altérité, mais uniquement comme projection de lui-même). Ces personnalités n’ont pas besoin de l’autre dans la relation, mais uniquement comme faire-valoir, comme prolongement d’elles-mêmes tant qu’il leur confère et confirme leur grandeur. Incapables de concevoir leur part d’ombre, leur propre imperfection, elles la projettent sur les autres qui deviennent alors mauvais, méprisables et par ce fait, attaquables. Elles peuvent alors devenir violents, mais contrairement au pervers narcissique, n’en retireront aucun plaisir, aucune gloire.

À l’extrême de l’échelle de la manipulation et de la pathologie, nous trouvons les pervers narcissiques qui, non contents de soumettre l’autre, de le maltraiter, de jouir de sa souffrance, de son désarroi et de sa confusion, iront jusqu’à le détruire sans culpabilité aucune.


Un prisme déformé

Dans un autre ordre d’idées, une sexualisation précoce (inceste, pornographie, naturisme forcé, intrusion dans l’intimité, absence de limites, exhibition sexuelle parentale ou adulte…) pourra cristalliser le développement affectif et psychosexuel de l’être à un stade où il ne peut entrevoir les relations que sous ce biais, c’est-à-dire érotisé. Il y a confusion entre sexualité et sentiments. Le prisme de compréhension étant déformé, les transactions relationnelles perçues et vécues ne pourront être interprétées que de manière sexualisée. Toute tension, conflit, comme toute demande d’affection, sera prétexte à l’acte sexuel, bien souvent forcé ou extorqué. Dans ces situations, c’est souvent la femme, qui vient se plaindre de la sexualisation de tous les espaces et interactions et de la contrainte subie.

 

Extrait de La Sexualité masculine : puissance et vulnérabilité de Carlotta Munier: