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Pour une sexualité épanouie, il ne suffit pas d’aimer l’autre, il faut s’aimer soi et apprendre à se respecter.

Respecter nos besoins, nos envies, nos désirs, nos craintes et nos limites.

 

L’estime parle de la valeur, or, l’on donne de la valeur aux choses que l’on apprécie. Si l’estime de soi évoque donc une évaluation cognitive de soi, elle est le fruit d’une équation à trois dimensions : l’amour de soi, l’image de soi et la confiance en soi. L’image de soi est la représentation que l’on se fait de soi-même. La confiance en soi évoque la fiabilité que l’on se reconnaît dans nos actions, de l’appréciation de nos capacités, de ce que nous savons faire, de ce à quoi nous pouvons nous fier en nous de nos actes et de nos comportements. Ainsi, l’estime de soi et la confiance en soi sont donc très liées car comment donner de la valeur à ses actes lorsque l’on considère que la personne à l’origine de ces actes (en l’occurrence nous-même) n’est pas quelqu’un de bien ?…

Quand la femme ne se trouve pas belle, elle ne se donne pas !

L’estime de soi parle alors d’amour de soi et de considération. Pour soi. Et c’est plus précisément de cette dimension que nous allons évoquer. L’amour de soi est un sentiment, en ce sens, il invite à être inconditionnel.

Cependant, afin de faciliter la compréhension de cette partie, nous associerons cette appréciation et ce sentiment sous l’appellation « générique » d’estime de soi.

Votre personne et votre intégrité sont sacrées et je vous invite à commencer par cela. Respectez votre intégrité d’abord. Apprenez à poser des limites lorsque la situation ne vous convient pas. Cessez de dire oui à tout alors que vous êtes déjà surchargée. Dites stop à des comportements qui vous heurtent. Affirmez-vous dans ce qui est juste et bon pour vous.

Bien évidemment, cela s’apprend aussi et c’est un ajustement à faire entre ce que vous ressentez et ce qui se passe. Il y a parfois à négocier afin de trouver un espace suffisamment satisfaisant pour tous. Cela nécessite d’oser dire ce qui se passe pour vous et de vérifier ce qui se passe pour l’autre.

Et parfois, il y a tout simplement à sortir d’une situation qui menace réellement votre intégrité, voire la quitter ou la fuir. Ce qui suppose déjà une certaine sécurité intérieure…

On ne peut dire pleinement OUI à quelque chose ou à quelqu’un que lorsque l’on est capable de dire NON. Mais pour être en capacité de poser une limite, il est nécessaire de sentir ce qui se passe à l’intérieur de soi, vraiment. C’est notre corps qui pose la limite, car il sait au fond de ses tripes ce qui est important pour nous, il est incapable de mensonge. Et non pas notre tête, notre mental « farci » de préjugés et de représentations.

Nous respecter c’est également respecter l’élan vital qui est en nous. Oser dire, oser bouger, oser danser, oser crier, oser la fantaisie, oser le rire, oser la colère, oser nommer notre désir, oser exprimer notre plaisir et oser jouir. Nous autoriser à être cela, nous affranchir de certains interdits, briser des loyautés devenues inutiles car insensées et limitantes.

En fait, l’estime de soi se travaille sous deux aspects :

Notre tête : nos croyances, nos jugements, nos préjugés, nos représentations sur nous-même. L’image que nous avons de nous et ce que nous imaginons que les autres pensent de nous. Un travail de conscientisation est à faire car, en fonction de notre histoire et de nos expériences, nous avons développé un système de croyances et de représentations qui peut parfois nous empêcher d’avancer, de nous réaliser. Cela n’est plus forcément adapté au présent mais nous pouvons, au nom de ces représentations, nous freiner, nous enfermer. Ces modes de fonctionnement guident nos pensées, nos comportements et nos réactions. Nous répétons sans cesse les mêmes erreurs, les mêmes schémas, selon un processus figé, conservateur.

Est-ce encore juste aujourd’hui ? Juste, au sens de justesse et non de justice. Il nous appartient de remettre du mouvement dans notre vie, dans nos relations et dans nos représentations.

Et notre corps : nos sensations, nos ressentis, nos émotions.

Commençons par apprivoiser nos ressentis via nos sensations corporelles externes et internes. Notre corps est en fait un excellent indicateur de ce que nous vivons à l’intérieur de notre être en contact avec notre environnement. Et c’est sur cette intimité personnelle que nous tissons avec nous-même que se posent les bases d’une estime de soi solide.

Nos ressentis nous en indiquent le chemin. Notre corps sent et sait ce qui est juste et bon pour lui et donc pour nous. Il nous parle de ses besoins comme de ses craintes. Offrez-lui juste cette occasion régulièrement de vous indiquer ses besoins et donc d’être à leur écoute.

Être à l’écoute de son corps

Se poser permet de faire le tri dans ce qui se passe. Vous vous sentez tendue par une situation, en réaction par rapport à un comportement de l’autre ? Posez-vous un instant. Respirez, qu’est-ce qui se passe ? Qu’est-ce qui se joue là ? Que ressentez-vous ? De quoi cela parle ? De maintenant ? Est-ce du passé ? De quel besoin ? Arrêtez-vous et faites le tri. Constatez où vous en êtes de vous-même dans ce moment. C’est une vieille histoire qui se rejoue ? D’accord, maintenant, vous le voyez. Vous pouvez choisir de réagir toujours de la même façon, mais est-ce juste ? Cela vous respecte-t-il ? Ou vous pouvez choisir de faire quelque chose de nouveau. Pour le savoir, cette introspection sensorielle est nécessaire.

Personne ne peut savoir pour vous ce que vous ressentez. Il n’y a que vous qui puissiez « sentir » ce que vous sentez. Nul ne peut vous imposer de ressentir telle ou telle sensation ou émotion. Ce qui se passe dans votre corps vous appartient et à vous seule. Réhabiliter votre ressenti passe par vous mettre à l’écoute de ce qui se passe en vous, le respecter et le faire respecter.

Prendre soin de nous, c’est être attentive à nos besoins et chercher à les satisfaire tant que faire se peut.

Entendre ses besoins

Nous avons un certain nombre de besoins essentiels qui n’ont probablement pas été satisfaits comme nous l’aurions souhaité dans l’enfance. Le petit enfant ne pouvant verbaliser ce qu’il ressent, la réponse est parfois inadéquate, les parents pouvant se trouver démunis face à leur progéniture qu’ils ne peuvent pas comprendre. Certains besoins ne seront donc jamais, jamais entièrement satisfaits et cela, pour la vie… Et ces besoins, prenant la forme de manque, de vide, d’abîmes, d’angoisse, d’anxiété ou d’autre chose se rappellent sans cesse à nous pour être nourris. Et bien souvent, nous n’osons nous confronter à ces ressentis difficiles ou inconfortables parce que cela nous met face à notre passé, à notre impuissance, à notre angoisse. Alors nous zappons, nous coupons pour tenter d’aller de l’avant. Ou alors, nous réagissons de manière erronée (par l’analyse mentale), voire disproportionnée (par décharge émotionnelle).

Derrière toute émotion se situe un besoin satisfait ou insatisfait. Il est important de s’arrêter un instant sur ce que nous ressentons, comme nous l’avons évoqué plus haut, pour mettre à jour ce besoin et voir ce qu’on peut en faire.

Par exemple, nous pouvons nous sentir triste de ne pas être écoutée et entendue, en colère que l’autre ne prenne pas de temps pour être avec nous, déçue d’un comportement. Ce sera à nommer.

La restauration de notre estime et la reconnaissance de nos besoins sont un chemin qui passe par l’intériorité, la reconnexion à soi, l’intimité. Il s’agit de nous regarder avec bienveillance et indulgence, d’apprendre à nous accepter et à nous aimer telle que nous sommes avec nos défauts comme nos qualités.

La sexualité épanouie passe par cela : apprendre à s’aimer, y compris sexuellement pour partager cet amour de soi avec l’autre (que l’on apprend à apprécier) dans l’intimité et le plaisir.

Extrait de Sexualité féminine vers une intimité épanouie de Carlotta Munier.

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