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Ah, pourquoi nous raconte-t-on des contes de fées dans l’enfance ? Serait-ce un moyen détourné pour éviter à la future femme d’assumer sa sexualité ? Pour alimenter les fantasmes et imageries romantiques, pour nous préparer à nous soumettre à la puissance du prince ? Après tout, n’a-t-il pas terrassé dragons et autres dangers ?


Contes et mythes

Quel est l’intérêt de nier la réalité de la relation à l’autre, à l’homme, au lieu de la préparer ? Certaines femmes attendent leur prince toute leur vie. Les contes édulcorés, dans lesquels la dimension symbolique et initiatique a été diluée ou perdue ; les traditions, les films romantiques, les publicités, les magazines façonnent les mentalités et les comportements et cela reste encore très efficace et actif à notre époque.

Les cultures et les traditions transmettent certains mythes qui enseignent la façon d’être pour les hommes et les femmes. Par exemple, il a été transmis aux femmes depuis le patriarcat, l’attente, la passivité, l’éducation des enfants, l’espace domestique, la soumission et aux hommes la domination, la décision et l’action.


Un conformisme à remettre en question

Ce conformisme persiste encore à invalider les comportements actifs et volontaires de la femme. Cela contribue à entretenir une domination masculine qui n’a plus lieu d’être aujourd’hui en maintenant encore la femme dépendante de l’homme. À nous de remettre ces mythes en question et d’en rechercher le véritable message car nous avons à devenir autonomes et individuées, tant dans notre vie d’être humain que dans notre sexualité. Et puis, à idéaliser le mâle sur son beau destrier blanc et paré de flamboyants atours, on ne peut le rencontrer réellement tel qu’il est. Du coup, il devient une belle surface de projection de toutes nos rancœurs, nos illusions, nos croyances… Il y a un deuil à faire ici. Non, notre homme n’est pas un prince charmant, et ne le sera jamais. Mais il peut devenir notre prince si nous acceptons de le regarder tel qu’il est avec ses qualités, ses désirs, ses projets, ses difficultés, ses défauts et ses blessurese apparent est à l’honneur. C’est prendre le temps et s’accorder la permission de découvrir et explorer son corps, pratiquer l’auto-érotisme, se procurer des sensations, du plaisir développer sa carte érotique, et la partager à l’autre. Sentir et ressentir ses besoins, ses envies, ses désirs. Accepter de se laisser déranger et traverser la gêne et la honte.

Extrait de Sexualité féminine : vers une intimité épanouie de Carlotta Munier aux éditions du Souffle d’Or