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A l’heure de profonds questionnements sur les femmes, les hommes, la féminité, la virilité, le genre, il est intéressant de revenir sur cette réflexion existentielle, côté femme.


Qu’est-ce qu’une femme aujourd’hui ?

Pas de réponse absolue sur la question. La société a perdu ses repères, les femmes d’il y a 40 ans ne sont pas les mêmes que les femmes des années 2000. Leur combat était différent et elles ont beaucoup œuvré pour la libéralisation de la parole, de la sexualité féminine, de la contraception, pour le droit à sortir de l’ombre, à travailler — même à des postes à responsabilité — et vivre dans la lumière. Certes, ce n’est pas toujours gagné, mais les choses semblent avoir avancé. Et pourtant…

Je constate aujourd’hui que les femmes sont en pleine mutation, en quête, en recherche sur tous les plans et surtout, sur le plan de la sexualité, du désir et du plaisir. Comme si, malgré la libéralisation des mœurs des années 70, nous étions revenues en arrière, mais autrement. La sexualité et le plaisir, interdits il y a encore quelques décennies sont devenus à obligatoires !! Le droit d’avoir du désir, du plaisir, de jouir devient un devoir si l’on en croit les magazines et les émissions.


Où est la liberté d’être ?

Les femmes, à peine réhabilitées dans leur droit d’avoir un corps et de décider de ce qu’elles en font, en sont à nouveau dépossédées au nom de la performance, d’effets de mode, de canons esthétiques draconiens, de régimes, de chirurgie, de pratiques sexuelles…

Il y a de quoi se sentir perdue, à quelles valeurs se raccrocher ? Et il n’y a pas que les femmes qui sont perdues et qui cherchent, les hommes également qui sont bousculés et désorientés et ne savent plus comment faire car les anciens modèles, comme des idoles, se sont écroulés.


L’humanité est-elle malade ?

En fait, c’est l’humanité et le monde occidental qui est en pleine mutation, elle bouge, comme si elle frissonnait en sortant d’un long sommeil. Un engourdissement de plusieurs siècles qui la sclérosait. C’est pourquoi tant de mouvements, de crises nous traversent et nous ébranlent au plus profond de notre être, bousculant ainsi nos repères.

Car l’humanité semble avoir perdu en route quelque chose d’important. Elle semble malade de la relation où prédominent souvent les jeux de pouvoir et d’influence, au détriment des valeurs féminines telles que l’ouverture du cœur, l’intuition et la réceptivité. La dimension relationnelle et c’est ce qu’elle cherche à corps perdu (dans le sens que le corps a été perdu, nié, oublié) pour se réunifier.

Qu’en est-il de la relation à soi et à deux aujourd’hui, dans un monde envahi par la pornographie, les sex-toys, le culte de la performance et de l’orgasme à tout prix ? Qu’en est-il du cœur, de l’affectif, de la communication vraie et sincère ? Quelle est la place à l’intime par rapport au génital ? Où est l’espace de se dire à l’autre dans la vulnérabilité, de s’ouvrir sincèrement dans ses peurs, ses désirs, ses envies ?


De la relation…

Ce que je souhaite vous partager, c’est un cheminement sur la relation. La relation à soi et la relation à l’autre pour une sexualité plus libre et épanouie.

Etre en relation commence par soi, par se reconnaître et se connaître, s’apprécier, s’aimer, en tant que femme, en tant qu’homme, en tant que personne autonome, à la fois distincte et faisant partie d’un tout, et enfin en tant qu’être sexué et au clair avec cette dimension pour entrer en relation avec l’autre.

Etre une femme, accepter de se vivre en tant que femme, accepter son sexe de femme et le vivre est un processus, un cheminement, car si on naît au féminin, c’est une vraie démarche de travail sur soi et de conscience pour intégrer cette dimension, une route qui mène à l’autorisation d’être femme pour accepter et vivre notre identité de femme (qui passe par l’acceptation de notre corps et notre sexe) et notre polarité.

Nous verrons comment avancer sur ce chemin dans un prochain article.